Les sirènes de l'agilité

L’agilité est maintenant très connue. Attirées par toutes ses promesses, de nombreuses sociétés, notamment des SSII, tentent une adoption trop timide, en préférant souvent conserver au maximum leur contexte en place plutôt que de tenter de le modifier pour tirer pleinement partie des promesses de l’agilité.

Le cas le plus flagrant est sans doute l’association douteuse du forfait et de l’agilité. Le souci, c’est que la définition même du forfait implique une distance, voire une barrière infranchissable, entre le fournisseur de service et le client. Une équipe sans l’implication du client pourra pousser la qualité au maximum, elle livrera certes une application solide, mais qui passera probablement complètement à côté du besoin. Ce n’est finalement peut-être pas un hasard si le manifeste agile est composé de 25% de notions techniques contre 75% de communication.

Fort de cette réflexion, nous nous sommes alors posé l’éternelle question de l’oeuf ou la poule : doit-on d’abord adopter les pratiques techniques et, une fois que nous sommes solides, partir en chasse de clients ouverts; ou bien, comme le préconise Scrum, doit on d’abord adopter son client (c’est beau), et acheter les pratiques techniques pour faire le ménage chez soit afin de satisfaire encore mieux un invité de marque.

Il est important de rappeler et de souligner que les méthodes agiles ne sont pas centrées sur le seul fournisseur du logiciel, c’est à dire, pour le réduire à son strict minimum, un manager et une équipe de développement. Ces tentatives managériales envoutées par les promesses séduisantes des sirènes de l’agilité sont malheureusement vouées, nous avons pu le constater trop souvent autour de nous, à l’échec. L’implication du client est primordiale, les développeurs suivront immanquablement si celui-ci prend part activement aux rituels de l’équipe.

Crédit photos: The Little Mermaid… / Klearchos Kapoutsis via Flickr CC License By